Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/286

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Abaissement supposé de l’Atlantique du nord.

Maintenant ces animaux appartiennent-ils à un centre de création situé à cette dernière profondeur, ou bien sont-ce des colonies isolées aujourd’hui, dont les espèces seraient originaires d’ailleurs ? Telle est la question que s’adresse M. Wallich, et à laquelle il répond en adoptant les idées émises par Ed. Forbes[1] sur les grands changements qui ont affecté la distribution des terres et des mers dans les dernières périodes géologiques. Une portion considérable du lit de la mer, au sud de l’Islande, aurait éprouvé un abaissement très-prononcé, prouvé par la disposition même des terres, la profondeur des eaux et les anciennes cartes qui s’appuient sur des traditions.

En sorte, dit-il (p. 151), qu’aucune démonstration d’un abaissement ne peut être plus complète, aucune preuve de la vérité du principe de centres particuliers spécifiques n’est plus évidente que la découverte, dans de telles circonstances, d’une colonie d’Astéries acclimatées, appartenant à une espèce type de la province boréale, s’étendant du cercle polaire arctique aux îles Britanniques sans éprouver de variations dans ses caractères jusqu’à 364 mètres. L’abaissement général est encore rendu probable par la découverte d’annélides fixées, dont les espèces bien connues pour appartenir à des eaux peu profondes ont été ramenées de 1238 mètres, à demi-distance entre l’Islande et les îles Féroë.

M. Wallich fait remarquer, en terminant cette partie de son travail, qu’il n’a point rencontré d’algues au-dessous de 364 mètres, et que les seules structures végétales ramenées des mers profondes appartiennent aux organismes les plus inférieurs que nous connaissions, aux diatomacées. Comme on l’a déjà-dit, cependant, l’aspect que présentent les frustules de ces corps, obtenus au delà de 900 mètres, indiquent, suivant l’auteur, une constitution moléculaire de la matière protoplasmique différant tellement de celle qu’on observe dans les organismes semblables vivant dans des eaux peu profondes, qu’on ne peut pas douter que la vie végétale ne cesse à une

  1. Memoirs of the geological Survey of Great Britain, vol. I, p. 398.