Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/32

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Outre que cette surface aurait été alors beaucoup plus chaude qu’elle ne l’est actuellement, les conditions d’humidité et de pression ou de densité devaient être différentes, les mers plus étendues et les climats plus uniformes. Il n’y avait point de neiges sur les montagnes, qui étaient d’ailleurs peu élevées, constituant seulement des collines, peut-être comme celles du Limousin et de la Bretagne ; il n’y avait point de glaces aux pôles, et les courants atmosphériques, dont la température et l’humidité sont aujourd’hui si variables, n’ont pu acquérir les, caractères que nous leur voyons qu’à mesure que l’écorce terrestre se refroidissait, que les montagnes prenaient plus de relief, que leurs sommets, comme les extrémités de l’axe de la terre, se couvraient de neiges éternelles. Les saisons deviennent aussi de plus en plus prononcées par les contrastes et les oppositions en rapport avec l’influence solaire, qui était d’autant plus prépondérante que la chaleur propre de la terre diminuait elle-même davantage.

Tous ces effets ont dû être graduels, comme le refroidissement lui-même, et devenir de plus en plus lents, et les modifications qu’ils apportaient dans les conditions de la vie suivaient la même marche, de sorte que les changements subis par les êtres organisés et en rapport avec ces conditions devaient précisément produire des résultats que nous pouvons encore apprécier.

Si les choses se sont passées ainsi, dit Bronn, à qui nous empruntons ses considérations sur l’ancien état de notre planète, sauf à les discuter et à les commenter s’il y a lieu, le caractère essentiel des premières faunes et des premières flores a dû être leur uniformité dans toutes les zones, au moins quant aux familles, si les genres et les espèces différaient. L’abaissement successif et continu de la température aura dû occasionner l’extinction également continue et successive de ces premières formes, puis leur remplacement par d’autres adaptées à ces nouvelles conditions, mais moins nombreuses alors, suivant le paléontologiste de Bonn, parce qu’un climat tempéré ne nourrit, à surface égale, qu’un nombre d’espèces