théories modernes ont singulièrement abusé. La véritable loi, de la succession des êtres doit être assignée à une tout autre cause ; elle est fonction du temps et non de l’espace.
Quant à cet autre principe déduit par Bronn (p. 551), qu’il
y a décroissance du nombre des genres et des espèces en un
lieu, tandis que la diversification des faunes et des flores se manifeste
dans différentes zones, et que les changements et la réduction
des formes sont plus rapides vers les pôles que vers
l’équateur, on peut dire que la première partie reste à démontrer.
S’il y a parmi les végétaux et les animaux actuels des familles
telles que les cryptogames vasculaires, les palmiers, les
liliacées, les cycadées, les cupressinées, les cactées et les magnoliacées,
ou les oiseaux-mouches, les perroquets, les singes,
etc., propres aux régions chaudes du globe, on n’en peut
pas conclure que la température détermine seule des types
organiques particuliers ; car dans les deux règnes certains
genres ont des espèces qui vivent sous les tropiques et d’autres
sous les zones tempérées et même glaciales. Il y a d’ailleurs pour
les animaux carnassiers, insectivores, frugivores et herbivores,
une relation nécessaire avec les productions végétales des pays,
et, par suite, entre eux.
Orographie et hydrographie.
Les massifs cristallins anciens sont peu nombreux, peu étendus et peu élevés, tandis que les hautes chaînes de montagnes ont été formées à des époques comparativement récentes, comme on en juge par les roches sédimentaires plus ou moins redressées sur leurs flancs. On peut en déduire que les bassins des mers étaient à l’origine moins profonds qu’ils ne le sont devenus depuis, que les surfaces continentales étaient moins étendues et les îles basses très-nombreuses, de sorte que la surface du globe devait offrir l’aspect d’un immense archipel. Par suite d’émersions successives, les continents se formèrent, et les ridements de l’écorce terrestre, quelles qu’en aient été la cause ou les causes, constituèrent les chaînes de montagnes. Les courants marins, résultant du mouvement général de la rotation de la terre, d’abord assez réguliers, devinrent, par suite des nouvelles terres émergées qui modifiaient leur direction,