Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/350

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la surface au fur et à mesure que chaque île disparaissait. Les coraux continuant à croître au-dessus maintenaient ainsi en apparence le même niveau relatif de la masse. On conçoit alors que des espaces très-considérables, dans les parties centrales et les plus profondes des mers soumises à cette action, soient remplis d’îlots madréporiques dont aucun ne s’élèverait plus haut que ne peuvent être portés les détritus amoncelés par les vagues, et néanmoins ils auraient été formés par des coraux qui exigeaient absolument pour vivre un fond solide et une faible profondeur d’eau., Quant aux preuves directes de l’abaissement, elles seraient, on le conçoit, bien difficiles à trouver, si ce n’est dans des pays depuis longtemps civilisés, ce qui précisément n’a pas lieu dans ces divers archipels, et cela d’autant plus qu’il s’agit d’un mouvement qui tend à faire disparaître les points sur lesquels il s’exerce.


Fig. 5. — Ile ancienne ou substratum.

aa. Bord extérieur du récif primitif au niveau de la mer. ─ bb. Côtes de l’île dans le même temps. — a′a'. Bord extérieur du récif après son élévation, résultant de l’accroissement des polypiers pendant une période d’abaissement. — cc. Lagune ou canal entre le récit et les côtes de l’île entourée de nouveau. — b′b′. Nouvelles côtes de l’île. — a″a″. Bords extérieurs du récit formant actuellement un atoll. — c′. Lagune de l’atoll nouvellement formé.

En partant de simples récifs frangés aa dont la disposition s’explique d’elle-même, puisqu’ils reposent sur la roche qui constitue une île ancienne servant de base ou substratum, on voit que si l’on suppose l’abaissement graduel dont nous avons parlé, il arrivera un moment où, d’après les principes exposés, la largeur du récif permettra la formation des lagunes latérales ou canaux cc, parce que la barrière a'a' sera constituée par les détritus des masses de polypiers rejetés par les vagues, qui formeront ainsi une digue plus ou moins continue. Celle-ci, après la complète disparition du sommet de l’île représentée