Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/36

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

moitié de l’année, et privées de lumière pendant deux mois, ne, produiraient pas pour cela une végétation susceptible d’alimenter une pareille population. C’est une erreur que d’attribuer à l’action seule du Gulf-stream l’abaissement des lignes isothermes sur les côtes de l’Europe occidentale, et il y a, pour celles de la Norvège en particulier, deux causes dont les effets s’ajoutent pour y déterminer une température comparativement douce. Cet abaissement tient surtout à la direction des vents dominants qui tendent à faire participer cette région de l’ouest à l’uniformité plus grande de la température de l’Atlantique, avantage qui diminue à mesure que l’on s’avance vers l’Est, à travers l’ancien continent, et dont ne jouirait pas l’Asie septentrionale, quand même le Gulf-stream suivrait ses côtes au lieu de se replier au Sud.

M. Dana[1] a appliqué le même raisonnement aux côtes occidentales de l’Amérique centrale, en supposant un affaissement de sa partie Sud et une émersion un peu plus étendue de l’Afrique méridionale. L’élévation de la température due à cette cause ne serait pas moindre de 10° à 12°.

D’un autre côté, l’élévation et l’agrandissement des masses continentales en a rendu les climats plus extrêmes, indépendants des zones géographiques, plus secs, plus chauds en été, plus froids en hiver, en même temps que l’éloignement et la diminution des surfaces océaniques affaiblissaient l’influence égalisante dont nous parlions tout à l’heure.
Observations diverses de G. Bronn.

Le savant auteur de l’Index palæontologicus se met ensuite à traiter, sans aucune transition, des glaces polaires, et des neiges perpétuelles, de la fonte des anciens glaciers des Alpes, etc. Un pareil sujet méritait bien quelques recherches en traitant de la climatologie ancienne, et il importait de s’assurer à quel moment cet état de choses avait pu commencer.

Si l’on prend en considération les caractères généraux des roches des dernières formations secondaires et ceux des fossiles jurassiques et crétacés rencontrés sous des latitudes fort élevées

  1. Amer. Journ. de Silliman, vol. XVI, p. 391, 1834.