Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/368

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indéfiniment, puisque la silice qui la compose ne se détruit pas. Un fait d’un intérêt particulier, en rapport avec ce dépôt, c’est son prolongement qui recouvre les pentes sous-marines du mont Érebus, volcan en activité, s’élevant à 3769 mètres d’altitude. S’il y avait une communication entre les eaux de l’Océan et l’intérieur du volcan, opinion adoptée par quelques personnes, on aurait une explication toute naturelle de la présence des diatomacées dans les cendres volcaniques, comme nous le dirons ci-après.

L’universalité de cette végétation invisible dans toute la région polaire australe, supplée à l’absence de végétaux élevés ; sans elle il n’y aurait pas de nourriture pour les animaux aquatiques, et, en supposant que ceux-ci pussent se maintenir en se suffisant entre eux, les eaux de l’Océan ne pourraient être purgées de l’excès d’acide carbonique qu’y verseraient continuellement la respiration et la décomposition des animaux.

Certaines espèces de diatomacées se retrouvent sous toutes les latitudes, depuis le Spitzberg, au nord, jusqu’à la Terre Victoria, au sud, tandis que d’autres sont limitées à des régions particulières. Le gisement le plus singulier de ces corps est sans doute le guano dont les espèces ont dû passer des intestins des poissons, nourriture des Guanaès, dans ceux de ces oiseaux pour être rejetées avec leurs excréments.

On conçoit d’ailleurs que, par l’inaltérabilité de leur enveloppe siliceuse, les diatomacées doivent contribuer à former des dépôts considérables au fond des mers et des lacs de nos jours comme ils en ont fait dans les temps géologiques.
Protozoaires.

Caractères généraux.

Si des protophytes, qui devaient le plus nous intéresser, nous passons actuellement aux protozoaires (Siebold) ou animaux les plus inférieurs, qui ont aussi droit de fixer notre attention, nous verrons dans ceux-ci des mouvements consistant, non plus en de simples vibrations de cils comme chez les plantes, mais dépendant des altérations de la substance contractile du corps entier et ressemblant par conséquent à ceux des animaux élevés. Nous avons dit en outre que les plus simples protozoaires paraissaient être privés de la faculté