sur certains points, des données suffisantes pour
nous fixer à cet égard. On peut d’ailleurs admettre que tous les
dépôts de cette nature n’ont pas commencé au même moment ;
ils se sont formés à mesure que, sur chaque point, les circonstances
leur devenaient favorables, et l’on peut supposer
qu’il y en a, qui commencent encore à se produire de même que
sur d’autres points la formation a pu cesser.
Épaisseur.
Certains dépôts tourbeux atteignent jusqu’à 18 mètres d’épaisseur,
tandis que d’autres n’ont que quelques centimètres ;
les uns sont presque à l’état de charbon, les autres montrent
encore tous les caractères des végétaux qui les constituent.
Leur formation est, en général, plus lente dans les marais que
sur les montagnes, et les tourbes lacustres doivent remonter à
une plus haute antiquité, probablement jusqu’après la retraite
des eaux diluviennes.
Proportion de l’accroissement.
D’après un certain nombre d’exemples étudiés attentivement,
on a pu admettre que la croissance première de la tourbe était
rarement moindre de 0m,64 par siècle et que souvent elle a pu
atteindre le double ou 1m,28. La tourbe, après avoir été exploitée,
se reproduit certainement, mais d’une manière variable,
suivant les lieux et dans un laps de temps sur la durée duquel
on n’a pas encore des données bien positives, celles que l’on
obtient des exploitants ou des propriétaires étant rarement
concordantes. Dans des tourbières de la vallée supérieure de la
Somme, que nous avons décrites, on estime qu’il fallait un
siècle pour la reproduction d’une couche de 3m,50, ce qui
donnerait environ 13 millimètres par an, proportion probablement
trop forte.
Flore.
L’examen comparatif de la flore des tourbières immergée ou émergées montre qu’il y a une extrême disproportion entre les familles qui y sont représentées. Parmi les mousses, 35 espèces concourent à sa formation ; en y ajoutant les hépatiques, les conferves, les fougères et les presles, on trouve que plus de 50 espèces de cryptogames composent la grande masse des dépôts tourbeux émergés. Parmi les phanérogames il y a 36 espèces de monocotylédones, et une vingtaine seulement de