Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/423

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100 mètres en arrière de l’ancien bord de celle-ci et entourées d’une masse de sable épaisse et divisée en lits minces.

Deux de ces canots étaient construits avec des planches ; celui qui était le plus perfectionné dans toutes ses parties avait 5m,46 de long sur 1m,52 de large ; lorsqu’on le découvrit, il était renversé la quille en dessus et la proue tournée vers la rivière. Les planches étaient fixées à la membrure par des chevilles, et sans doute par des clous de métal dont les trous étaient carrés et dont on voyait encore l’empreinte de la tète à la surface du bois, mais tous avaient disparu. Celles des chevilles qui restaient étaient d’ailleurs fort ingénieusement travaillées et fixées. Quelques objets d’industrie ont été recueillis au fond de ces bateaux.

De la place qu’ils occupaient on ne pouvait pas conclure absolument ni leur contemporanéité ni leur ancienneté relative, à cause des circonstances très-variables de leur enfouissement dans un golfe où, comme l’embouchure de la Clyde, le mouvement des grandes marées déplace souvent les vases et les sables du fond avec les objets qu’ils renferment. Mais d’après leurs caractères, on peut juger que la plupart de ces barques appartiennent à l’époque primitive où les hommes de ces contrées n’avaient pas encore appris à travailler les métaux et ne connaissaient que les instruments de pierre les plus grossiers, tandis que quelques-unes datent d’une époque sans doute plus récente où déjà le bronze et le fer étaient employés.

Un bateau trouvé à Boukton, en 1853, dans les mêmes circonstances, avait la forme des galères de l’antiquité, et des restes de morceaux de liège qui étaient au fond ont fait penser à l’auteur que be pouvait être un bâtiment venu des bords du Tibre ou des côtes d’Italie. Néanmoins le soulèvement de tout l’estuaire de la Clyde, à 7 mètres au-dessus des plus hautes marées, est un fait évidemment postérieur à l’établissement de l’homme dans le pays.

Sur la côte orientale de l’île, dans le firth de Forth, on observe une zone d’alluvion soulevée, semblable à celle de la Clyde ; c’est particulièrement la plaine appelée Carse de Falkirk