Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/434

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d’antiquités qui se puissent voir. MM. Thomsen, Nilsson, Lund et plusieurs autres savants, par la comparaison attentive de tous ces matériaux et des divers gisements d’où ils provenaient, ont cru y distinguer les résultats de trois ages de civilisation différents et successifs, caractérisés chacun par la principale, substance employée dans la confection des instruments, outils, armes, ornements, etc., et ils ont désigné le premier ou le plus ancien de ces âges sous le nom d’âge de pierre, celui qui lui a succédé sous le nom d’âge de bronze, le troisième sous celui d’âge de fer, et le quatrième daterait de l’introduction du christianisme dans le pays.

Mais hâtons-nous de faire remarquer que tout à étant successifs, ces âges ne peuvent être comparés à des périodes géologiques, non-seulement à cause de leur faible durée, mais surtout parce qu’ils sont relatifs à tel ou tel pays, et que dans des pays différents ils ne se correspondent point quant au temps. Un peuple pouvait en être encore à l’âge de pierre pendant qu’un autre avait atteint l’âge de bronze, et un troisième l’âge de fer. C’est ainsi qu’aujourd’hui que nous pourrions, pour suivre la même expression figurée, appeler notre époque l’âge du platine et de l’aluminium, il y a encore des populations sauvages qui en sont à l’âge de pierre.

Dans cet âge de pierre, antérieur à toute tradition historique, à toute expression de la pensée traduite par des signes ou caractères alphabétiques, phonétiques ou hiéroglyphiques, âge qui doit le plus nous occuper, parce que c’est celui qui se rapproche aussi le plus des temps géologiques, les hommes n’employaient encore aucun métal ; les os d’animaux sauvages, les cornes, les pierres et surtout les silex, diversement taillés, en tenaient lieu. On en faisait des instruments tranchants de première nécessité et des armes offensives. La découverte du feu dut amener l’introduction du bronze, composé de 9 parties de. cuivre et de 1 d’étain. Il reste encore à expliquer comment ce dernier métal, connu et exploité sur si peu de points en Europe, a pu être sitôt répandu, qu’on le retrouve partout dans cet alliage.