Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/467

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seule impulsion, d’une seule coutume ? à cet égard, les auteurs ne nous paraissent pas concevoir le moindre doute ; ils sont pour l’affirmative.

Cependant il sera permis, à la distance où nous sommes des. lieux et des temps, de ne pas avoir une certitude aussi compléte, si l’on songe surtout qu’à l’époque des recherches de MM. Squier et Davis, l’idée, qu’il y avait eu une certaine succession dans les peuplades qui avaient habité un pays avant toute tradition historique, n’était pas encore répandue parmi les archéologues. Lorsque l’on compare les produits de l’industrie humaine dans cette partie du monde, ou reconnaît qu’il y en a qui sont certainement plus récents que d’autres, et les poteries à contours réguliers ornées de dessins symétriques ne peuvent pas provenir du premier état sauvage de ces populations : Il faut que la civilisation, quelque imparfaite qu’elle ait été, qui a tracé et construit ces travaux dont les formes sont géométriquement exactes, ait été précédée d’un état beaucoup plus barbare où n’existaient encore aucune des notions nécessaires pour les exécuter. Nous sommes donc porté à regarder les populations qui occupaient alors.le bassin du Mississipi comme étant déjà loin de l’homme primitif, ou bien il y aurait dans les divers faits observés une succession ou une chronologie qui n’a été ni distinguée ni caractérisée.

Il faut remarquer, d’un autre côté, que, malgré tout ce développement de force, d’industrie, d’intelligence appliquée et de civilisation supposée par MM. Squier et Davis, on ne voit encore cités, parmi les objets trouvés dans ces ouvrages si nombreux et dont plusieurs des plus remarquables ont été fouillés en tout sens, aucune médaille, aucune monnaie de métal, aucune inscription sur la pierre, symbolique ou autre, aucune manifestation de la pensée traduite par des signes quelconques et transmise de générations en générations. Bien plus, on ne mentionne pas de restes caractérisés des habitations de ces peuples ; aucune des constructions qui les abritaient n’a survécu, n’a résisté à l’action du temps ; on ne signale pas une pierre, pas une brique, pas un morceau de bois qui provienne