Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/475

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plus versés dans la connaissance des monuments de ses diverses civilisations.

Les dernières découvertes prouveraient seulement que la représentation, surtout des animaux, par le dessin est antérieure à celle de la parole par des caractères d’écriture et que l’homme a reproduit et transmis les objets qu’il voyait avant ses propres idées.

Mais peut-être, demandera-t-on, la création est-elle finie parce que l’homme est arrivé ? Les lois qui ont régi sur la terre l’apparition et la succession des corps organisés depuis la première flore et la première faune ne sont-elles plus aujourd’hui que des lois de conservation ? La nature, si féconde jusqu’ici, a-t-elle épuisé toutes ses combinaisons de formes, d’organes et de fonctions ? Le Chêne de nos forêts, le Cèdre du Liban, le Baobab du Sénégal, le Dragonnier des Canaries, le Séquaïa de la Californie, les Cyprès d’Oaxaca et les Eucalyptus de l’Australie seraient-ils le dernier terme de sa puissance créatrice pour le règne végétal, et l’homme aurait-il été destiné à marquer la limite extrême de son pouvoir dans l’autre règne, de manière à ne plus laisser d’intervalle à remplir entre lui et le Créateur ?

L’observation directe ne peut encore répondre à aucune de ces questions. Mais l’induction d’une part, comme nous l’avons déjà dit, et de l’autre un regard jeté sur le passé de la terre pourrait nous faire entrevoir que la création n’est pas finie. Le tableau de l’état actuel de notre planète n’est probablement pas le dernier qu’éclairera notre soleil, tant que son action d’où dépendent aujourd’hui tous les phénomènes biologiques conservera les propriétés qui les produisent.

Mais si, comme tout semble le prouver, la terre a été successivement à l’état gazeux, de fluidité ignée et enfin solide par suite de son refroidissement graduel, le soleil, s’il à la même, origine et la même composition que les planètes qui se meuvent autour de lui, subira nécessairement aussi les mêmes phases de refroidissement. C’est donc une simple question de masse et de temps ; et lorsque, à son tour, il sera devenu un soleil encroûté, tout notre système n’en continuera pas moins de