Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/49

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les précéder. Les végétaux marins, tels que les algues et les fucus, ne semblent pas devoir plus suffire à la nourriture qu’à la respiration des animaux marins ; ceux qui ont dû et qui doivent subvenir plus efficacement à l’alimentation d’une grande partie, de ces derniers, ce sont les diatomacées, les desmidiées, etc., rangées d’abord parmi les animaux, mais replacées depuis dans le règne végétal, comme nous le dirons plus loin, et sans lesquelles, en effet, les découvertes récentes ne se comprendraient pas. On sait aussi, d’après les recherches de M. Ch. Schmidt, que les Bacillaria ont, ainsi que les plantes, la cellulose pour base de leurs tissus, et non des combinaisons comme les animaux, de sorte que ces corps forment de la matière organique à l’instar des végétaux. Les mollusques acéphales se nourrissent aussi presque exclusivement de petits organismes.

De même qu’il semble rationnel de supposer que les plantes ont dû précéder les animaux qui ne pouvaient subsister qu’en, s’assimilant une matière organique déjà préparée, de même on ne comprendrait pas que les animaux herbivores n’aient pas, dans chaque classe et dans chaque embranchement, précédé les carnassiers, s’ils n’ont pas été créés en même temps.
Développement consécutif des êtres.

Les êtres destinés à servir de nourriture à d’autres ont dû nécessairement devancer ceux-ci. Quelle que soit la cause qui a, présidé à leur apparition, il est peu probable qu’ils aient été créés à l’état adulte, et, d’un autre côté, ceux qui devaient s’en nourrir seraient morts de faim s’ils avaient, à leur tour, été créés plus tôt. Il a fallu, de plus, que, dès l’origine, les proportions numériques fussent établies pour que l’équilibre pût se maintenir ; si les carnassiers d’une classe quelconque, par exemple, eussent été en nombre tel qu’ils aient pu détruire tous les herbivores ou les granivores de la même classe ou d’une autre, ils n’eussent pas tardé à succomber eux-mêmes, et, de proche en proche, toute la création eût été détruite. Cette pondération de l’ensemble des forces organiques, qui s’est maintenue à travers les diverses époques et malgré les innombrables modifications des êtres dans le temps, n’est pas un résultat