Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/516

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que ceux des inférieurs ; les extrémités destinées à fonctionner fréquemment dans les actes de la vie en renferment aussi une plus grande proportion que celles qui sont plus passibles.

Ainsi les diverses parties solides d’un squelette rangées dans l’ordre de leur plus grande résistance à l’altération, ou de leur plus facile conservation, ordre qui doit être celui de leur plus grande fréquence à l’état fossile, toutes choses égales d’ailleurs, sont les dents, les os longs, le crâne, la mâchoire, les extrémités postérieures et antérieures, le bassin, les vertèbres et les côtes. Or la proportion du phosphate de chaux dans ces diverses parties est précisément en rapport avec leur degré d’inaltérabilité, les dents étant celles qui en renferment le plus, et les côtes celles qui en présentent le moins. Les dents, indépendamment de leurs fonctions mécaniques si essentielles et d’un usage si constant, exigeant une grande résistance physique, devaient aussi pouvoir résister aux agents chimiques avec lesquels elles sont incessamment en contact ; les côtes, au contraire, par leur rôle passif, et n’étant en contact avec aucun corps extérieur, n’avaient besoin que d’une faible résistance relative. Aussi les résultats que nous présentent ces parties à l’état fossile sont ce que l’on devait attendre de leur composition ; les dents sont, de toutes les parties d’un squelette, celles qu’on retrouve le plus souvent et le mieux conservées, les côtes celles qui sont le plus y rares et dans le plus mauvais état.

Ainsi, par une admirable prévoyance, la nature prend soin d’accumuler la substance la plus solide et la plus résistante, précisément dans les parties de l’organisme qui sont chargées de plus de travail, les moins protégées et les plus exposées aux causes de destruction extérieures.

La proportion du phosphate de chaux s’élève dans la dent de l’homme jusqu’à 88,5 0/0[1], suivant Berzelius, et la quantité

  1. D’autres analyses ont donné, pour la composition de l’ivoire chez l’homme adulte, 60 0/0 de phosphate de chaux et 10 0/0 de carbonate de chaux ; l’émail, 72 de phosphate de chaux, 8 de carbonate de chaux et 20 de matière animale.