CHAPITRE II
DE L’ESPÈCE
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Exposition.
Après avoir jeté un coup d’œil sur le tableau de la terre ancienne,
au point de vue qui nous intéresse plus particulièrement, il nous
reste, avant de passer à celui de l’époque actuelle, à traiter une
question qui se rattache à l’un et à l’autre, qui est une des plus
fondamentales de la philosophie de la nature et sur laquelle repose
en partie la paléontologie pratique ; c’est la question de
l’espèce avec toutes celles qui s’y rattachent.
Qu’est-ce que l’espèce ? l’espèce est-elle fixe et immuable ? est-elle perpétuelle ? ou bien est-elle variable dans ses caractères, temporaire dans son existence ?
La solution absolue de ces questions, si elle était possible, serait du domaine du zoologiste et du botaniste, s’aidant de toutes les données de la paléontologie et de la géologie. Mais si l’on remarque qu’elle a préoccupé les naturalistes de tous les temps et qu’ils sont encore aujourd’hui divisés à ce sujet, on concevra que notre rôle ne peut être de prétendre la résoudre avec les seules ressources que présentent les fossiles. Ce que nous pouvons et ce que nous devons même faire ici, c’est d’exposer et de discuter les principales opinions émises, les motifs sur lesquels elles s’appuient et de justifier celle à laquelle nous nous rattachons.
Le mot espèce est celui qui revient le plus souvent dans l’étude