Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/554

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mais leur composition différente, et surtout l’absence de matières solides pierreuses constituant ou les éléments d’un squelette intérieur ou ceux d’une enveloppe extérieure simple ou complexe, font que cette conservation n’a pu avoir lieu que dans des circonstances pour ainsi dire exceptionnelles. Elle a aussi produit des résultats fort différents, suivant ces mêmes circonstances ; ainsi, ce n’est pas leur grand nombre ni leur accumulation qui ont été le plus favorables à la conservation de leurs caractères, car alors leur altération a été au contraire plus ou moins complète et a donné lieu à de la houille, du lignite, de la tourbe, etc., substances dont on peut reconnaître l’origine végétale, mais dans lesquelles les distinctions spécifiques et même génériques sont effacées. Ce sont donc encore les troncs isolés ou les empreintes des tiges et des feuilles comprises entre des couches d’argile, de marne, quelquefois de calcaire et de grès, qui peuvent le mieux nous instruire sur les caractères des flores anciennes.

Les empreintes végétales sont d’autant plus parfaites que la matière qui les a reçues était plus homogène, à grain plus fin et plus plastique. Aussi celles qui se trouvent en si grande quantité dans les argiles schisteuses du terrain houiller nous ont-elles transmis les caractères les plus délicats du réseau vasculaire et des nervures avec une perfection et une exactitude que n’atteindraient ni la gravure ni le pinceau le plus habile. Les empreintes laissées dans des marnes, des calcaires et des grès sont beaucoup moins complètes. Dans aucun cas la matière verte ou chlorophylle n’a persisté ; souvent ces empreintes sont colorées en noir par un reste de matière charbonneuse. Dans les calcaires et les grès, elles affectent une teinte brune ou jaunâtre due à une infiltration d’hydrate de fer.

Dans les argiles schisteuses du terrain houiller, l’extrême finesse de la pâte a permis que la partie inférieure, plus spongieuse, des feuilles de fougères, en fût en quelque sorte imprégnée ; elle a ainsi concouru à l’intégrité de la conservation du parenchyme, l’a consolidé, et toute la substance de la lame s’est trouvée comme pétrifiée en conservant ses caractères. Aussi,