Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/596

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d’autres villages de la Lydie et de l’Ionie, rapporté par Démoclès ; la réunion à la terre ferme par une péninsule de l’île de Pharos, de Tyre et de Clazomène, celle de l’île de Piréus ; l’isolement artificiel de Leucas ; la séparation naturelle, au contraire, de Syracuse ; l’abaissement de Bura et d’Hélicé à la suite de tremblements de terre ; l’engloutissement d’Arnée et de Midéa parle lac Copaïs ; celui de quelques villes de la Thrace par les lacs de Bistonis et d’Aphnitis ; le rapprochement de la terre ferme d’Artimita et des autres îles, près de l’Achéloüs, par les dépôts de cette rivière ; celui de quelques îles de l’Étolie, d’Antissa ; la séparation de Lesbos, d’Ida, des îles du golfe de Naples, citées précédemment, de Misénum comme la Sicile de Rhegium, de Caprée, du promontoire d’Athènes, d’Ossa, d’Olympe ; les changements de la géographie physique des environs de Rhagæ (Bagès) en Médie, rapportés par l’historien Duris ; la séparation de l’Eubée, de la Béotie ; la submersion des îles Lichadiques et du promontoire Cénéum ; la fente ou crevasse de l’île d’Atalante, etc..

De tous ces faits Strabon conclut que les terres actuellement habitées ont été couvertes une fois par la mer, et que le fond de celle-ci a fait partie à son tour des terres habitées[1].

Un auteur de l’époque alexandrine qui s’occupait de spéculations géologiques, le poête Callimaque de Cyréne (275 av. J. C.), composa, dit-on, plus de 800 ouvrages : élégies, épopées, hymnes, épigrammes, etc., dont il ne nous reste que 6 hymnes et 65 épigrammes. Dans celui de ces hymnes qui est dédié à Jupiter (vers 15 à 36), il dit que ni le Ladon, ni l’Érymanthe n’existaient lors de la naissance de ce dieu ; qu’alors toute l’Arcadie était desséchée ; que le Carnion, l’Iaôn, le Mélas, le Crâthis, le Métopès, ne voyaient couler leurs eaux que par le choc que la déesse Rhéa imprimait au mont Ida. Dans l’hymne adressé à Apollon, le poëte mentionne les stalactiques et les stalagmites

  1. Géographie, I, 3, XXVII, p. 557, 41. — Voy. ce que nous avons dit de la description si exacte des pierres lenticulaires, par Strabon, Ire partie, p. 10.