Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/607

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Mais comment Varron, le plus savant des naturalistes latins et archéologue lui-même, parlant de ces cérémonies avec beaucoup de détails dans son ouvrage de Lingua latina, VI, 20, 21, n’aurait-il pas su leur origine et leur sens secret ?


Conclusion.


De même que nous avons vu, dans l’histoire de la paléontologie stratigraphique, que les bases essentielles de la géologie n’appartenaient exclusivement à aucun des grands esprits scientifiques des temps modernes, et qu’aucune des nations occidentales de l’Europe ne pouvait seule revendiquer le mérite de les avoir découvertes et appliquées, de même nous voyons que les idées les plus générales sur l’origine du globe et sur les phénomènes dont sa surface a été le théâtre, lorsqu’on cherche leur source, doivent remonter jusqu’aux temps les plus obscurs de l’antiquité avant d’avoir été formulées par les philosophes grecs antérieurs à Alexandre.

L’école de Pythagore professait la théorie du feu central renouvelée par Descartes et Leibnitz ; les idées si exactes de Léonard de Vinci et de Bernard Palissy sur les corps organisés fossiles avaient été entrevues par plusieurs naturalistes et philosophes grecs aussi bien que les rêveries du moyen âge sur l’origine de ces mêmes corps ; car les mêmes vérités et les mêmes erreurs se sont reproduites à deux mille ans d’intervalle. Le développement progressif des êtres, leur renouvellement par une cause ou par une autre, étaient encore des spéculations nées de l’observation de la nature, aussi familières aux écrivains de la Grèce qu’à ceux de Rome, et nous pourrions trouver dans l’histoire des autres sciences des faits tout aussi positifs de la profondeur de vue des anciens.

Le génie moderne n’a donc point de date précise comme on voudrait quelquefois nous le faire croire ; il ne se manifeste