Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/87

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semblent s’être perpétués jusqu’aujourd’hui, seulement grâce à ce qu’ils ont toujours habité des stations particulières, complètement isolées, où ils ont été soumis à une concurrence moins vive et où ils n’ont existé qu’en petit nombre, ce qui a retardé pour eux les chances de variations favorables, ainsi que nous l’avons déjà vu autre part. »

Or, chacun sait que les organismes inférieurs sont les plus répandus dans la nature ; que, dans l’air, dans l’eau et dans les parties les plus superficielles de la terre, il n’y a pas un décimètre cube qui en soit privé ; qu’ils constituent, par leur prodigieuse accumulation, le fond des mers et des lacs. On ne voit donc pas pourquoi M. Darwin, qui, lui-même, a jeté une si vive lumière sur la formation des îles de polypiers, prive tous ces organismes du bénéfice de l’élection. Peut-être est-ce à cause de la difficulté où il se trouverait pour les remplacer, au fur et à mesure, sans avoir recours à de nouvelles créations, ce à quoi il semble répugner, bien que ce soit la conséquence logique, absolue, de l’idée de transformation et de perfectionnement.

« Mais, ajoute-t-il plus bas, la raison principale de la persistance des types inférieurs, c’est qu’une organisation très-élevée ne saurait être d’aucune utilité à des êtres destinés à vivre dans des conditions de vie très-simple, et pourrait même, leur être nuisibles, » etc. Cependant dans l’hypothèse le changement est graduel, l’adaptation est successive ; il ne s’agit pas du passage brusque d’une famille à une autre ; on ne comprend donc pas pourquoi le principe, s’il était vrai, ne s’appliquerait pas chez les infusoires, les foraminifères, les polypiers, les radiaires, aussi bien que chez les mollusques, les crustacés et les diverses classes de vertébrés. Ainsi l’application de la loi est encore restreinte ici.

(P. 179.) Quant aux objections auxquelles le savant auteur veut bien répondre, elles sont réellement sans valeur et portent à faux, car évidemment M. Darwin ne prétend pas donner le. pourquoi de toutes choses, et en général c’est toujours une critique faible et qui ne se pénètre pas de la pensée de l’écrivain que celle qui procède par interrogation. La réponse de l’auteur