de génération normale d’un ancien prototype dont nous ne savons rien, sinon qu’il était pourvu d’un appareil flotteur ou vessie natatoire. »
Les organes pourvus de propriétés électriques chez certains poissons, phosphorescentes chez certains insectes, d’irritabilité chez certaines plantes, lui offrent des difficultés, sérieuses à la vérité, mais qui n’effrayent nullement l’imagination féconde du traducteur, et, de ce que Linné a dit : Natura non facit saltum, M. Darwin conclut que le moyen le plus simple pour la nature de ne pas faire de sauts était de procéder comme il le suppose : « Puisque l’élection naturelle ne peut agir qu’en profitant de légères variations successives, elle ne fait jamais de sauts, mais elle avance à pas lents » (p. 280).
En traitant de la fonction, de l’origine et de l’utilité de certains
organes de peu d’importance en apparence, l’auteur arrive,
comme pour les plus essentiels, à des effets de l’élection naturelle ;
mais nous sommes étonné de trouver une contradiction
aussi manifeste entre le troisième paragraphe du résumé
(p. 293) et ce qui a été dit (p. 258) de la possibilité de la transformation
d’un Galéopithèque en Chauve-souris[1].
Chap. VII
─
Instinct.
Dans le chapitre vii, le principe de l’élection naturelle est appliqué, non plus au physique des animaux, mais à leur instinct. Les résultats de l’éducation sont transmis par l’hérédité et par le pouvoir de l’homme, qui, à chaque génération, a choisi les produits les plus propres à conserver et à transmettre les qualités cherchées. Nous ne reproduirons pas ici les observations que nous avons faites sur les effets physiques de la domestication (antè, p. 67) ; nous nous bornerons à y renvoyer le lecteur, en faisant remarquer qu’elles sont tout aussi applicables à ce second point de vue qu’au premier.
M. Darwin s’occupe ensuite très-particulièrement de l’instinct chez le Coucou, chez l’Autruche, les Fourmis, l’Abeille parasite, etc., et termine sa dissertation, fort étendue sur ce
- ↑ La contradiction existe également dans le texte. Voy. 1re éd., p. 181 et 204.