Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/99

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les exige, et qui se sont effectuées, sur un même type, dans la série des temps.

Il montre ensuite « qu’il y a peu de probabilité de découvrir, dans une même formation et dans un même lieu, toutes les formes de transition entre deux espèces successives, car chaque variété doit avoir été locale et confinée dans une étroite station. » Et il ajoute quelques considérations qui « diminuent, dit-il, les chances que l’on peut avoir de retrouver, dans une seule et même formation géologique, les états transitoires successifs entre deux formes mieux définies. »

Comme, d’un autre côté, M. Darwin pense « que, même de nos jours, et à l’aide de spécimens vivants et complets, il est rare que deux formes paraissent être reliées l’une à l’autre par des variétés intermédiaires, et prouvées être ainsi de la même espèce, » on ne peut encore voir dans tout ceci que des présomptions contraires à la théorie. Quant à demander si les géologues futurs pourront démontrer que certaines de nos races actuelles sont descendues d’une seule souche ou de plusieurs, etc., c’est sortir de la question et surtout de leur domaine, comme l’a fait, à son tour, le traducteur, qui semblerait n’avoir jamais fait de géologie que dans certains livres de peu d’autorité dans la science (p. 421, nota).

(P. 421.) Si les partisans de l’immutabilité de l’espèce ont prétendu, suivant l’auteur, que la géologie n’avait encore offert aucune forme de transition ou, plus exactement, de passage, nous ferons remarquer qu’ils n’ont nullement voulu dire que les découvertes paléontologiques n’aient pas comblé de nombreuses et importantes lacunes entre des types déjà connus, ce qui est fort différent et ne préjuge nullement la question de fixité ou de variabilité. Ces types intermédiaires complètent la série, sans qu’on puisse s’en prévaloir pour dire qu’ils proviennent de modifications de types antérieurs. La critique porte donc encore à faux aussi bien que celle du traducteur et l’observation attribuée à M. Lubbock, laquelle, pour être vieille de, plus d’un siècle, n’en est pas plus concluante. M. Darwin dit aussi (p. 422) « que les recherches géologiques n’ont pu nous