Page:D’Esparbès - Le Roi (1910).djvu/129

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
109
L’HOMME

nous est venu de Pologne et s’habille en femme, ainsi que sa séquelle de petits badins de salons, glorieux comme des pets, qui n’ont égards pour personne ! (Il reprit haleine comme un buffle). Si l’idée m’en prend un matin, camarades, je défie à feu et à sang qu’on m’en fasse écarter d’un pouce ! (Il frappa son cœur). Le moyen d’agir, je l’ai là ! Avec mes capitaines, lieutenants, sergents, caporaux et lancepassades, je remettrai l’ordre, et ferai taire les raisonneurs qui n’ont que brailleries au ventre ! En l’obéissance on voit la vertu, Que veut notre patrie vertueuse ? Obéir. Que demande-t-elle pour obéir ? Un homme à son image et qui soit à lui seul aussi fort qu’elle tout entière. Or, avec le droit sur ma selle et mes mangeurs d’ail à l’entour, je puis être demain cet homme-là ! D’Albret et la Reine qui s’y connaissaient m’ont taillé sur le patron-peuple je lui ressemble, je parle ses gaillards mots. Qu’il me voie monter à cheval, le pays saisira la bride et je n’aurai plus qu’à marcher, lui et moi sommes frères ! (Il s’échauffait par grands gestes). Une fois devenu l’État, que ferai-je ? N’est pas grand docteur qui devine. J’époussèterai l’Espagne à coups de canon, et j’unifierai après ce pays-ci. Grouper, lier. Tenir ce qu’on a lié d’une d’une main forte. Une seule loi. Si la gauche du pays chancelle, j’équilibre ; si la droite se plaint, j’accours. Dominant chacun, je dispense mieux. Ah ! vous vouliez un État nouveau, mais l’ar, moire sent toujours la pomme : on aura beau dire: