cadavres, qui tranchaient les jarrets aux chevaux, massacraient les hommes. L’un d’eux, en avant des autres, malgré les cent mille écus de la rançon de Joyeuse, le frappa d’un coup de pistole qui lui émietta le garde-reins et perça son cœur. À cette nouvelle l’ennemi s’enfuit. Deux montagnes de fer girent funèbrement à Loupsil et à Aunebeau. Pour contraindre la fureur des troupes, le roi fit sonner à son étendard ; et triste de visage, souillé de son propre sang, inspecta ses bandes victorieuses « en donnant des regrets aux morts. »
Sire, lui vint dire Rosny, quelques-uns des hommes de l’ « Étrier » qui vous forcèrent la victoire n’ont point voulu de la double part que vous leur aviez fait promettre.
Étonné, le roi fit venir ceux-là.
Des cent cinquante, trente-huit restaient. Sur ces trente-huit, quinze qui étaient du même pays avaient refusé l’argent. C’étaient des Auvergnats aux faces carrées, aux yeux simples.
— Pourquoi n’avez-vous point accepté votre double part ? Vous êtes d’une nation économe…
Grande gêne, tous les yeux à terre.
— Puisque ce n’est pas l’envie de l’argent qui vous fit sortir de vos bataillons lorsque j’appelai ceux de bonne volonté, parlez, gens d’Auvergne, il n’y a plus de roi devant vous, mais un ami.