Page:D’Esparbès - Le Roi (1910).djvu/233

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
213
LE CAPITAINE

les douze cents hommes, tumultueux
Ma mère, non ! Méchante mère que j’ai ! Elle ne comprend pas le mal de sa fille, elle ne comprend pas la traque et la trique ! elle ne comprend pas le rebiroulé ! elle ne comprend pas le mal que j’ai !

le roi
Hélà, ma fille, veux-tu un cotillon.
Un clair cotillon ?

l’armée
Ma mère, non ! Méchante mère que j’ai ! Elle ne comprend pas le mal de sa fille, elle ne comprend pas la traque et la trique ! elle ne comprend pas le rebiroulé ! elle ne comprend pas le mal que j’ai !

le roi
Hélà, ma fille, eh bien, prends ton jeune homme,
Prends ton bel jeune homme !

l’armée en marche, brandissant piques et mousquets
Ma mère, merci ! Ah ! la bonne mère que j’ai ! Elle a compris le mal de sa fille, elle a compris la traque et la trique ! elle a compris le rebiroulé ! elle a compris le mal que j’ai !

— Halte ! commanda le roi.

Tandis que l’armée reposait à l’ombre, il appela ses officiers :

— Vous avez vu, messieurs, ce que je viens d’obtenir de vos compagnies. On gagne l’homme de guerre avec des mots, non par des rebuffades. Empressez-vous donc à m’imiter. Nous voici d’ailleurs en terre gasconne où chacun flaire son logis, vous n’aurez point peine à hâter la marche.