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LE ROI

nette, murmures : Nous autres gentilshommes, chuchota quelqu’un. Le roi entendit :

— Qui serait ici gentilhomme si ce n’est le prince. de Béarn ! Eh bien, ils n’étaient que trois dans l’arche, et je ne sais duquel je descends ! (Courroucé, le feu aux yeux, il avait grand air de monarque) Notre mère la Nature a fait tout pareils ses enfants, et aussi hauts barons que vous soyez tous, cria-t-il, vous n’avez que trois trous en tête. comme le plus humble de l’escouade, et un autre ailleurs qui n’est pas plus fier. Silence !

Beaucoup riaient, quelques-uns rougirent, les autres mâchonnèrent leur rage, et le roi les quitta sur un coup d’éperon.

On atteignit Dreux. Apprenant aussitôt que le duc de Parme envoyait à Mayenne un renfort de quinze cents lances wallonnes et de quatre cents carabins espagnols, le roi se prémunit contre une possible surprise et disposa sa cavalerie derrière l’Eure et la Veigre. Il envoya le comte d’Auvergne à Houdan et Givry à Berchères, chacun avec six compagnies de chevau-légers ; à Rouvres le capitaine La Curée avec quatre compagnies de chevau-légers et une cornette d’arquebusiers à cheval ; à Ivry et au château d’Anet le régiment de gendarmerie du maréchal d’Aumont ; à Pacy-sur-Eure Rosny avec sa compagnie de gendarmes et deux cornettes d’arquebusiers à cheval. — L’infanterie, seule, de six régiments français, Gardes, Saint-Jean,