plaisanta dans la cour, mais dont on applaudit au manège le relevé, le tride et la grâce noble et mignonne. Six mois l’enfant galopa sur lui, escorté d’une cavalerie de Gascons où pointaient les raides moustaches des capitaines d’Esquiédaze, d’Aventignan, de Faudoas, de Sahuguède, de Bramebaque, de Polastron, cent autres ; si bien qu’à force de sauter en compagnie son derrière s’écorna comme un tabouret et qu’il lui poussa deux tortues aux fesses.
— Ces emplâtres l’empêcheront de se gâter le corps, dit la reine.
On lui reprit le Navarrin, et on le lança sur un cheval celte acheté par le roi lors de sa campagne en Picardie, double bidet chevelu, carré, osseux, qui avait mené à la foire quelque marchande de beurre et de marrons. Son père l’accommoda comme à Ploërmel :
— Il faut qu’il sache monter à la rustique. Malgré le harnachement, deux cordes doubles qui levaient les genoux du prince à la hauteur de l’arçon, l’enfant piqua comme un épervier.
— Cap dé périclé ! (Tête de tempête !) il ne faudra pas trop le pousser pour le faire partir des mains ; voyez ce cavalcadour, il rase terre !
Les plumes des chapeaux gascons s’enflaient orgueilleusement.
Restait à l’aguerrir. On retira des écuries du château une bête fantasque, à peine domptée, surprise dans le creux d’un roc du grand désert fo-