Page:D’Esparbès - Le Roi (1910).djvu/64

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
44
LE ROI

VI


La chevauchée du prince, précédée de huit fourriers des logis, escortée de quatre cents capitaines et d’un bagage de cent mules, mit de longs mois à traverser, par rocailleuses étapes, les vaillantes ovations gasconnes. Ce n’étaient partout que fêtes, jeux, parades militaires où le prince se montrait, d’après le dire du temps, « si agréable qu’on faisait la presse pour le mieux voir ». « Il entrait dans les conversations comme un fort honnête homme, parlait à propos, et ne disait rien que ce qu’il fallait dire en la place où il était ». « Il a le visage plein d’agrément, ajoute un autre, le poil enflammé, les yeux doux, le nez hardi, le teint brun, et tout cela est animé d’une vivacité si peu commune que s’il n’est pas bien un jour avec les dames, y aura malheur. » En attendant, le prince se livrait à la joie de découvrir sa Gascogne