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Page:D’Indy - Beethoven, Laurens.djvu/134

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LUDWIG VAN BEETHOVEN

grandes beautés, notamment l’Andante-lied en ré bémol, écho d’une des plus amères déceptions de Beethoven père adoptif. Cependant l’œuvre ne peut, à notre avis, entrer en comparaison avec les quatre précédentes, et la devinette du finale : Muss es sein ? n’est pas pour en relever beaucoup la valeur.

LES LIEDER ET LES CANONS

La production purement vocale de la dernière manière offre un beaucoup plus grand intérêt que celle des deux autres périodes. Dans les années 1815 à 1820, trois lieder sont à retenir : Sehnsucht, où l’on peut déjà observer le procédé de répétition, ou plutôt d’écho employé dans l’andante de la IXe symphonie et la Cavatine du XIIIe quatuor ; puis : An die Hoffnung, op. 94, curieusement disposé au point de vue tonal, presque un fragment de drame ; la première page, en si bémol mineur, semble une esquisse de l’introduction du troisième acte de Parsifal. Enfin : Résignation, ce génial appel à la lumière, l’une des plus concises et des meilleures mélodies de Beethoven. Nous avons déjà mentionné l’intéressant Liederkreis : À la bien-aimée lointaine, où l’on pourrait voir le point de départ des compositions similaires de l’époque romantique. Schumann y excella.

À partir de 1820, à partir de la quasi-découverte par Beethoven des styles musicaux antérieurs au XVIIe siècle, on ne trouve plus chez lui, en fait de musique vocale fugitive, que des Canons, à deux, trois et jusqu’à six voix.

On sait combien et avec quelle délicatesse l’art du Canon fut cultivé par les maîtres anciens qui avaient coutume de correspondre « canoniquement » et de se