mier tableau, de leur premier roman ou de leur première symphonie, n’ont de cesse que ces essais ne soient exposés, imprimés ou gravés, Beethoven n’attacha nulle importance à cette production de dix années. À part les trois sonates pour piano, les premières variations et un lied, composés pour une Gazette musicale, en 1782-1783, et publiés dans ce journal : les Blumenlese de Speeler, il ne voulut laisser graver alors aucun de ces essais, et, si nous trouvons quelques-uns de ces péchés de jeunesse portant des numéros d’œuvre, c’est qu’ils lui servirent, beaucoup plus tard, à calmer l’impatience d’éditeurs exigeants[1].
Beethoven avait donc achevé ses études complémentaires quand il se décida à écrire : Opus I sur le manuscrit des trois trios commandés par le prince Lichnowsky et si péniblement élaborés au cours de 1793 et de 1794. C’est bien, en effet, de cette vingt-troisième année de sa vie que l’on peut faire dater son entrée définitive dans la carrière de compositeur. La période dont nous nous occupons, et qui s’étend de 1793 à 1801, comprend environ quatre-vingts œuvres : vingt sonates pour piano, ou violon, ou violoncelle, ou cor, huit trios pour piano et instruments à cordes, six quatuors à cordes, une vingtaine de pièces pour piano et divers instruments, deux recueils de danses viennoises, la musique du ballet : Prométhée, douze lieder, trois concertos pour piano, le Grand septuor et la première symphonie.
Le fait de nommer cette première période : période d’imitation se justifie sans peine, car on y rencontre
- ↑ Du vivant de Beethoven, 21 de ces œuvres furent éditées à diverses époques, son frère Charles en vendit un certain nombre à son profit. 28 restèrent inédites.