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Page:D’Indy - Beethoven, Laurens.djvu/38

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DEUXIÈME PÉRIODE

DE 1801 À 1815

III

LA VIE

On n’a pas assez rendu justice à la générosité dont usèrent, à l’endroit du jeune Beethoven, les grands seigneurs de Vienne. À elle seule, la famille Lichnowsky avait souscrit trente-deux exemplaires des trios, op. 1. Le prince Charles présidait aux études des ouvrages nouveaux. On raconte qu’à l’interminable répétition du Christ au Mont des Oliviers, il avait fait distribuer à profusion rafraîchissements et charcuterie aux musiciens et aux choristes, pour les engager à prendre patience. À l’occasion de Fidelio, grave affaire ; on avait comploté des coupures… La princesse, assise au piano, désignait les passages à sacrifier et s’efforçait de calmer Beethoven qui se fâchait tout rouge, refusant de lâcher tel air, se cramponnant à tel autre en dépit des bonnes intentions de ses amis qui voulaient avant tout le succès de l’œuvre.

Entre les matinées réglementaires du vendredi chez le prince, les garden-parties théâtrales du Dr Franck, les soirées de quatuor, le dimanche et le jeudi, chez Zizius ou chez Förster, et les soirées ordinaires du baron van