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CÉSAR FRANCK

le contrepoint[1]. Après de nombreux essais de construction mélodique sur des thèmes donnés par le professeur, on rencontre, à l’une des dernières pages ce titre triomphant : « Chants à moi, à accompagner », en tête de plusieurs petites mélodies qui sont donc bien vraiment les premières compositions authentiques écrites par l’auteur du Quatuor en ré.

Au milieu du cahier est mentionnée, en termes ingénus, la mort du professeur qui, jusque-là, avait guidé les premiers pas du maître[2].

Je ne résiste pas au plaisir de donner ici l’une de ces naïves mélodies :


\score {
\relative c' { 
\new PianoStaff << 
\set PianoStaff.instrumentName = \markup {
    \column { "4 Octobre"
      \line { "1835" }
    }
  }
\new Staff {
\clef G
\key c \major
\time 4/4
\stemDown
a'2( c | dis8 e f e b4.) d8 | 
}
\new Staff  {
\clef F
\key c \major
\time 4/4
c,8( d c b a c b a) | gis2. e4 |
}
>>
} %relative
\layout{
  indent = 3\cm
  line-width = #120
  \set fontSize = #-1
} %layout
} %score
\header { tagline = ##f}



  1. Ce manuscrit est en la possession de M. Ch. Malherbe, l’érudit archiviste de l’Opéra, qui me l’a fort obligeamment communiqué et a bien voulu m’autoriser à prendre copie de la petite pièce ci-dessus. Il existe également, à la Bibliothèque de Boston (États-Unis), un second cahier manuscrit de même nature, mais dans lequel on ne trouve aucun essai de composition.
  2. Voici cette mention qui est répétée, à peu près dans les mêmes termes, à la fin du cahier : « M. Reicha, mon professeur, qui a écrit les principes qui précèdent, est décédé le 26 mai 1836, rue du Mont-Blanc, 50. Paris, le 27 mai 1836. César-Auguste Franck. »