qui donne un peu la sensation de certains arrangements
d’étoffes dans les fresques d’Orcagna
ou de Botticelli. La phrase musicale, douce et
prenante, se meut autour du ton de si bémol majeur
et conclut par une confiante exclamation de Ruth :
qui, constatant un changement d’état dans l’âme
de la jeune Moabite, amène par cela même, suivant
le principe de la construction dramatique,
une tonalité toute nouvelle, sans parenté avec le
ton établi jusque-là et absolument lumineuse,
c’est la tonalité de si majeur, sur laquelle se
reproduit de nouveau le dessin initial et qui clôt
la scène.
La troisième partie renferme un deuxième duo entre Ruth et Booz, similaire de celui dont je viens de parler et qui est un des morceaux le plus véritablement Franck de la partition.
À noter, à propos de cette scène, une remarque assez intéressante au point de vue de la diversité d’impression que peut produire un même contour mélodique : l’un des motifs principaux, employé ici pour peindre la paternelle tendresse de Booz, est absolument identique comme dessin à celui dont M. Massenet a usé pour étiqueter la passion, un peu malsaine, de des Grieux pour