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CÉSAR FRANCK

rieur, des mélodies angéliques de Rédemption.

Le sixième Chant est celui de la pureté : Bienheureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu, et là, la belle âme de Franck nage dans son élément. Je ne crois pas que, mis à part quelques courts passages de plus faible intérêt, un esprit doué du sens artistique puisse s’empêcher d’éprouver pour ce sixième chant une admiration continue et qui ne fera qu’augmenter jusqu’à la dernière mesure.

Les femmes païennes et juives pleurent leurs dieux absents en une douce plainte dont les deux thèmes se mêlent et se combinent facilement malgré la double tonalité de si bémol mineur et de ré bémol majeur ; un quatuor de Pharisiens, peut-être un peu trop emphatique et assez semblable, comme esprit, au Dialogue du pharisien et du publicain d’Heinrich Schütz, commence à proférer ses vaines affirmations, mais fait heureusement bientôt place à un court récit de l’Ange de la Mort, appelant hypocrites et sincères devant l’égalitaire tribunal de Dieu.

Les portes du ciel sont ouvertes et, dans la scintillante clarté du ton de fa dièze majeur, un vol d’anges expose l’adorable mélodie où le cœur pur du « père Franck » s’exprime tout entier. L’exquise cadence qui termine cet ensemble :