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L’ÉDUCATEUR ET L’ŒUVRE HUMAIN

plus au développement musical de quelques-uns de ses collègues du comité de la Société Nationale de Musique, son ami Al. Guilmant, Emmanuel Chabrier qui lui était profondément attaché, Paul Dukas, Gabriel Fauré lui-même, sans compter d’autres artistes plus spécialement adonnés à l’interprétation, tels que Paul Braud, Armand Parent et le grand violoniste Ysaye.

Mais ce furent surtout les élèves particuliers auxquels il donnait la leçon chez lui, boulevard Saint-Michel, qui contribuèrent à établir, à conserver les hautes traditions de son enseignement et à en prouver l’excellence par leurs œuvres.

Ce titre d’élève de Franck, que nous revendiquons comme un honneur, ne fut pas toujours regardé comme un titre de gloire, tant s’en faut. J’ai connu le temps ou tel jeune compositeur qui s’était aventuré boulevard Saint-Michel et avait demandé, pour voir, quelques conseils au maître, se fût voilé la face si on l’avait questionné sur ses rapports avec l’organiste de Sainte-Clotilde et eût volontiers répondu, comme saint Pierre chez le grand-prêtre : « Je ne connais point cet homme ! »

Et voilà que maintenant, depuis que le maître est entré dans l’immortalité, ses élèves deviennent tout à coup légion, et la plupart des com-