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CÉSAR FRANCK

ans avant d’avoir pu se manifester d’une manière complète

Ceux-là, et ceux-là seuls, ont vraiment connu de près le maître et ont pu se pénétrer de sa pensée intime et de ses vivifiants conseils ; ceux-là seuls savent ce qu’était la leçon de composition de César Franck, cette mise en commun de tous les efforts du maître et des disciples vers un but unique : l’Art ; ceux-là seuls ont pu constater la communication quasi surnaturelle qui, de même qu’un courant électrique, régnait constamment entre eux et l’auteur des Béatitudes, car, ainsi que le dit justement l’un de ses biographes : « Jamais professeur ne fut moins tyrannique et plus écouté[1]. » Et ceux-là ne sauraient, de toute leur vie, oublier le bien que le maître regretté fit à leurs âmes.

Que pourrais-je ajouter de plus ?

J’ai tâché, dans les trois parties de cette étude, de montrer et de faire aimer l’homme comme je l’ai connu et aimé moi-même, de faire admirer le musicien créateur par l’analyse de quelques-unes de ses œuvres les plus hautes, et enfin, de dévoiler le grand maître de composition musicale qui transmit sa force et sa foi à notre pléiade de symphonistes français.

  1. G. Derepas, César Franck.