quard et l’auteur de ces lignes (qui n’avait cependant point encore osé alors présenter au maître ses informes essais de composition) étaient, comme Franck lui-même, enfermés dans Paris assiégé.
Un soir, dans l’intervalle de deux gardes aux
avant-postes, ayant été visiter le maître en son
calme logis du boulevard Saint-Michel, nous le
trouvâmes tout frémissant d’enthousiasme à la
lecture d’un article du journal le Figaro où était
célébrée, en une prose suffisamment poétique, la
mâle fierté de notre cher Paris blessé, mais résistant
encore : « Je veux en faire la musique ! »
s’écria-t-il après nous l’avoir lu. Peu de jours
après, il nous chantait fiévreusement le résultat
de son travail, plein de patriotique inspiration et
de chaleur juvénile :
Cette ode n’a jamais été gravée jusqu’ici et ce fut la première fois qu’un musicien osa s’aventurer à composer sur un poème en prose.
En 1872, se produisit dans la carrière du maître un bien singulier incident : il fut nommé, on ne sait comment — et lui-même, si étranger à toute intrigue, le sut moins que personne — professeur d’orgue au Conservatoire.
Le vieux Benoist, atteint par la limite d’âge (il