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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/105

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les cravaches s’abattirent en sifflant sur les fesses en montre qui se réveillèrent en sursaut à ce piquant bonjour. La pauvre fille poussa un cri d’épouvante bondissant sur ses pieds, ne sachant pas ce qui lui arrivait, mais elle sentait comme des morsures faites par des crocs de chien dans ses fesses. Quand elfe vit les trois amies armées de cravaches, elle comprit la sensation des morsures.

La maîtresse l’obligea à se remettre dans la même posture, en lui promettant qu’elles allaient la cravacher d’importance, pour lui apprendre à dormir le jour. Elle reprit sa place en sanglotant.

Mais quand les furies levèrent les dessous, la chemise était tâchée de sang. Elles avaient tapé si fort, se figurant avoir affaire au cuir épais d’une croupe de pouliche, qu’elles avaient découpé trois sillons sanglants sur les fesses, le dernier sous le creux, où la peau est le plus sensible.

Elles la trouvèrent assez punie ainsi. Elles n’eurent pas le courage de continuer le sanglant traitement, et elles l’envoyèrent se faire soigner les fesses endommagées.