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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/179

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promesses qu’il devait amplement tenir, des hanches saillantes, et sous la cambrure des reins un remarquable ballonnement bombait les jupes. Cette jeune femme, encore très appétissante avec tous ces reliefs, ne devait pas chômer d’adorateurs.

Madame K. habillait la plus élégante et la plus riche clientèle de Moscou et des châteaux environnants. Elle présidait à nos travaux et ne laissait à personne le soin de nous surveiller. Quand elle s’absentait, ce qui lui arrivait assez souvent, elle confiait la surveillance à la sous-maîtresse.

Elle passait plusieurs fois par jour dans les rangs, prenant sur sa table à ouvrage, où elle était en permanence, la nagaïka, qui ne revenait pas souvent à sa place sans avoir servi.

Le jour de mon entrée dans l’atelier, à la première promenade qu’elle fit, elle prit un corsage des mains d’une grosse rougeaude de vingt-quatre ans, qui était la fille d’un moujik. La pâleur envahit ses joues, quand la maîtresse lui prit l’ouvrage des doigts.

— Tu ne sauras donc jamais faire que