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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/187

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qui l’avait examiné sur toutes les coutures, le savait aussi bien que moi. Cela ne l’empêcha pas de me conduire dans le cabinet voisin, en disant à la comtesse qui est une femme de trente ans environ :

— Madame la comtesse, dit-elle, voici la coupable. Je vais la fouetter devant vous, à moins que vous ne préfériez la châtier vous-même.

— Je veux bien, dit-elle, en roulant des yeux qui me donnaient la chair de poule, la punir moi-même. Elle se souviendra mieux, quand elle aura un travail à achever pour moi, de la main qui l’aura fouettée comme il faut.

La patronne me troussa, me tenant penchée en avant. Ah ! j’eus vite apprécié la sévérité de la noble dame. Elle me fouettait avec une nagaïka de vingt cinq cordes, qui enveloppaient mes fesses, froissant la peau à chaque coup asséné avec fureur. D’abord je me mis à gémir, puis sous l’affreuse cuisson, je ne pus retenir des cris déchirants, qui ont terrifié mes compagnes, qui se doutaient bien que ce n’était pas pour rien que je hurlais ainsi. On nous