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les ouvrières fautives. Il vint même s’enquérir de près, faisant courir sa main sur les fesses, qu’il trouva brûlantes et sur les cuisses dont la peau était soulevée par places.

Il venait des dames se plaindre presque tous les jours, quelquefois avec leur mari, la plupart du temps sans raison plausible. Elles savaient que la patronne ne leur refusait jamais la satisfaction pour leurs doléances, leur offrant de la prendre elles-mêmes sur les fesses de la coupable.

C’était presque tous les jours qu’on entendait les plaintes, les sanglots, les cris qui montaient des postérieurs sur lesquels l’on donnait, ou l’on prenait la satisfaction pleine et entière, au gosier de la payante, mêlés au bruit sinistre des cordes froissant la chair nue assommée, qui arrivait parfois jusqu’à nous, surtout quand c’était la plaignante qui se payait elle-même.

Quand j’eus quatorze ans, j’étais déjà assez formée, mes petits nénés avaient poussé et garnissaient mon corsage de deux petites pommes. J’avais sur ma petite éminence un petit duvet déjà noir, mes petites