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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/228

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dans la maison des serviteurs mâles, qu’on employait quelquefois aux corrections. La honte d’être fessée en public par une main d’homme la guérirait sans doute de ses fréquentes maladresses.

La pauvre fille, qui avait tout au plus seize ans, et que sa maîtresse envoyait toute seule, malgré le danger qu’il y avait pour une jeune fille à courir les rues à cette heure de nuit, avait rougi quand on la prit pour l’attacher sur le prie-dieu. Qu’est-ce que ce fut donc, quand un gros gaillard entré par une porte basse, vint la trousser de sa grosse main velue aux doigts noueux ?

Elle avait un joli postérieur, qui devait avoir la blancheur de la neige au repos, et qui était tout rose de pudeur offensée par le contact d’un mâle. Sa maîtresse la connaissait bien.

La large main velue, et les doigts noueux suivirent à la lettre les ordres du billet. La première claque retomba avec un telle vigueur, qu’elle résonna comme sur une peau de tambour, et la main resta imprimée, la paume, les quatre doigts et le pouce, changeant le rose en rouge vif. Les fesses s’agitèrent pen-