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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/247

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des spectateurs ravis, qui dévoraient de leurs yeux gloutons ses charmes nus.

Eh ! parbleu, c’est pour eux qu’elle pose. Mais j’ai beau m’écarquiller les yeux, je n’aperçois pas le moindre œil de bœuf dans la cloison.

Quand elle fut délivrée, elle disparut poursuivie des regards des curieuses, qui se demandaient à qui pouvait bien appartenir l’opulent postérieur, qui venait de se livrer volontairement sous leurs yeux à une danse des plus lascives. Aucune ne la reconnut naturellement.

Ma maîtresse ne reparut pas de la soirée. Je reçus le fouet la dernière toujours avec le martinet qui me faisait cuire atrocement les fesses. Je ne sais comment s’arrangeait la fouetteuse pour m’incendier la dernière avec trente coups de lanière de cuir.

Quand la séance fut terminée et la salle vide, ma maîtresse reparut avec son manteau. Elle me prit par la main, nous descendîmes dans la cour, et elle me conduisit dans une voiture, qui n’était pas la sienne. Ce devait être un coupé de maître, j’avais remarqué sur le siège, un cocher et un valet de pied.