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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/252

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La surveillante inaugura la danse sur le postérieur charnu d’un blonde râblée de quinze ans, qui était nouvelle venue dans l’atelier et dont madame avait réservé la primeur au Conseiller d’État, avant de la conduire à la maison de correction. C’était la première fois qu’on découvrait ses fesses, des fesses rondes et potelées. Tous les yeux étaient braqués sur cette belle lune rose avec laquelle nous faisions connaissance.

Les lanières eurent bientôt fait de changer ces roses en un parterre de coquelicots. Les fesses mirent un moment à parler, elles restaient serrées, mais, à quelques coups plus sévères, elles s’écartèrent brusquement et se montrèrent enfin dans toute leur ampleur. Elle paraissait imberbe de partout cette blonde rose, on ne voyait pas le moindre poil follet autour de ses lèvres vermeilles, qui restaient serrées l’une contre l’autre. Quand la croupe se souleva, on aperçut sur la petite éminence un petit gazon doré à son printemps.

Maintenant les fesses parlaient clairement, elles se tordaient à chaque cinglée,