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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/327

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gnance dans Miarka, elle lui fit mettre un paquet d’orties entre les cuisses tout en haut, et tandis que la servante lui tenait les genoux serrés, pour que les piquants entrassent bien partout, la fouetteuse lui appliquait trente neuf coups de verges sur les fesses, qu’elles meurtrissaient à chaque cinglée.

Ce fut pendant huit jours une lutte sanglante entre la chienne et la maîtresse.

Le huitième jour, la matrone vint la trouver dans l’atelier, la fit s’agenouiller sur l’estrade et trousser par deux ouvrières, qui épinglèrent ses dessous aux épaules sur l’ordre donné. Nous pensions qu’elle allait la fouetter devant nous, comme elle l’avait déjà fait. Mais nous vîmes quelle était sa cruelle intention.

Elle prit des mains des ouvrières la pelote d’épingles et se mit à en piquer dans la chair des fesses, au milieu des cris épouvantés de la pelote vivante. De chaque piqûre, il sortait une gouttelette de sang. La peau en était constellée, et comme les fesses se secouaient, les gouttes en s’allongeant prenaient la forme de larmes rouges.