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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/34

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pas encore servi de monture, mais qui était moulée comme il y en a peu à cet âge. Elle avait une croupe très développée et de véritables cuisses de cavale.

Elle enfourcha sa nouvelle monture, qui l’emporta à travers l’appartement, comme si elle en avait l’habitude, courant à toutes jambes, ce qui ne lui évita pas d’être stimulée par la cravache que maniait le jeune barine, comme s’il eût cravaché le cuir épais d’une pouliche.

Ce stimulant ne devait pas être du goût de la croupe qui le recevait, car les deux fesses sautaient à chaque cinglée. Et quand l’écuyère mit pied à terre, la peau était pointillée de perles rouges.

En dehors des jouets qu’on leur avait donnés et qu’ils fouettaient quand bon leur semblait, on leur confiait de temps en temps la correction des postérieurs des serves de tout âge, pour qu’ils pussent se faire la main. Les deux méchants enfants s’acquittaient de la mission qu’on leur confiait avec un plaisir