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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/398

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par une valse entraînante, jouée par l’orchestre dont les cordes suivaient le rythme en battant la mesure à contre temps sur la chair tendue comme celle d’un tambour, durèrent une demi-heure. Les croupes incendiées, contrastaient avec leurs voisines épargnées, qui gardaient leur blancheur de neige, restant immobiles, tandis que les soleils couchants se secouaient furieusement.

Cette dernière orgie de fouet, à la fin de la répétition, et cette exhibition de tous ces culs potelés, charnus, satinés, car toutes les danseuses étaient plus au moins richement fessues, avaient un autre but. Les vieux débauchés, après une demi-heure de contemplation absorbée, la plus émoustillante du monde, du frétillement de ces belles fesses nues, sous les morsures des cordes tressées, étaient dans un état qui leur permettait d’essayer leur force dans ces croupes incendiées.

Plusieurs des danseuses fouettées ne s’en revinrent pas avec nous. Quelques-unes restèrent une heure, d’autres deux. Ces dernières avaient été retenues par de jeunes officiers de la Garde impériale, qui étaient,