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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/445

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des spectateurs qui braquaient leurs lorgnettes sur mes nudités étalées dans leur plein, pendant qu’on reprenait la valse, et qu’on dansait la mazurka. Ma compagne dût prendre une autre valseuse.

J’eus la permission de me relever pour le ballet, sans qu’on m’eût autorisée à prendre un bain de siège, dont j’avais pourtant grand besoin, dans un des bidets qu’on avait rangés autour de la pelouse. Je vis bien pourquoi à la fin de la danse, c’était pour me prendre toute chaude.

On congédia l’orchestre, le maître de ballet, les surveillantes, on garda trente deux filles des mieux roulées dont j’étais, et une douzaine de femmes de chambre, qui n’allaient pas manquer de besogne.

Chacun fouetta celle qu’il avait choisie. Ce fut, pendant quelques minutes, un concert vocal des mieux nourris. Moi, que le Grand Duc qui m’avait fouettée avait choisie, malgré les douze coups de cordes reçus, je subis sans une plainte les vingt-neuf coups de verges dont il se servit pour mon postérieur rose, et qui me torturaient cependant affreusement, venant se greffer sur la récente fes-