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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/448

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doigts, qu’on me dispensa de la corvée du soir.

Je ne voyais plus aux stalles d’orchestre le jeune lieutenant des Gardes, si bien outillé, et si aimable dans la conversation charnelle. Je ne savais pas ce qu’il était devenu.

Depuis la fête intime, donnée par les Grands Ducs à leurs amis, je reçus pendant deux mois le fouet plus souvent qu’à mon tour, soit pendant ou après la répétition, soit au retour du théâtre, et l’après-midi, comme à minuit, par un ami des Grands Ducs qui bénéficiait de l’incendie allumé dans mes fesses. Il y avait des jours où je recevais le fouet deux fois, la première pendant le répétition, légèrement, car on devait savoir que j’étais retenue pour la nuit et, qu’à cette heure là, le feu n’avait pas besoin de durer longtemps, la seconde fois sévèrement, parce que l’incendie ne devait s’éteindre qu’au matin.

Les Grands Ducs venaient à la répétition deux ou trois fois par mois. Ils n’arrivaient guère que pour la reprise de l’ensemble.