Page:D - Jupes troussées, 1889.djvu/121

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 111 —


deux cuisses rondes et dodues, piliers charmants du secret paradis, grosses d’en haut, s’amincissant en descendant, continuées par deux jambes faites au tour, enfermées dans des bas de soie rose, terminées par des petits pieds d’enfant. Le chapitre entier est en contemplation devant ce chef-d’œuvre accompli.

J’aurais volontiers fait grâce à la charmante fille ; mais la pitié qui est dans mon cœur, n’est guère dans celui des nonnes qui m’entourent, non plus que dans celui de son inflexible tante, et leur admiration est loin d’être exempte de jalousie. Après tout, cinquante coups de martinet, s’ils ne sont pas très rigoureusement appliqués, n’endommagent pas trop la peau, et la souffrance est assez vite passée ; puis je dois et je veux bien confesser la mère abbesse, et le spectacle qui se prépare est un puissant auxiliaire.

Sœur Sévère, qui a la recommandation d’aller lentement, pour faire durer notre satisfaction et la honte de la coupable, retourne la belle créature, et la conduit vers le prie-Dieu. Mon admiration redouble, à la vue de ce ravissant tableau. La magnifique che-