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Page:D - La Comtesse de Lesbos, 1889.djvu/62

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loup, et que les déshabilleuses la couvrent de caresses. Quand la toilette est terminée, la dame se lève, et vient se placer sous le trapèze. Oh ! le beau corps potelé ! Des lis et des roses, des roses et des lis, une gorge ferme et ronde, aux globes écartés, les pointes loin l’une de l’autre ; au bas du ventre une belle toison noire, dont la couleur jure avec la blonde chevelure. Dès qu’elle est sous le trapèze, les quatre amoureuses se partagent les rôles. Mina est au chat, Lola au noir voisin, Lison aux frères ennemis, la comtesse au dos satiné, en attendant de venir se suspendre aux lèvres purpurines de la petite bouche. À peine la sarabande de baisers a commencé, qu’on voit tout le corps agité d’un long frisson, tendrement ému par le brûlant contact de ces lèvres ardentes, qui courent le long de tous ces charmes, les couvrant d’ineffables caresses, qui embrasent tout ce qu’elles effleurent. Bientôt chacune est à son poste ; mais, à peine a-t-on ouvert le feu, que la blonde amoureuse se pâme, et lâche la barre, en laissant échapper des soupirs enchantés, malgré les lèvres qui lui closent la bouche.