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langue s’acquitta plusieurs fois de la besogne.

À midi, l’insatiable amoureuse s’attachait encore à mes pas, ne voulant pas me laisser partir, ayant peur de me perdre, à présent que je l’ai subjuguée. Pour lui plaire, je partageai son déjeuner, et après quelques restaurants nécessaires à chacun de nous, l’ayant encore servie deux fois, je la quittai, un peu calmée, mais non éteinte, avec promesse de revenir le soir de bonne heure. Elle m’accompagna jusqu’à la porte du boudoir, les lèvres sur mes lèvres, et j’eus enfin la liberté de m’en aller.

Tout cela s’était fait si rapidement et le temps, depuis ma victoire inespérée, avait été si bien employé, que je ne m’étais pas encore demandé à quoi je devais ce revirement subit ; cette explosion soudaine d’une ardeur méridionale, succédant à une température sibérienne, après une correction